Saturday, May 31, 2008

Un animal bien adapté

La nature, ne laissant rien au hasard, a créé avec l'abeille un insecte complètement adapté aux différents rôles qu'elle assume au sein de la ruche.


Ses yeux sont très mobiles et très perfectionnés. Ils lui permettent de voir partout autour d'elle, même derrière. Les yeux sont à facettes: c'est-à-dire composés de nombreuses petites lentilles ou ommatidies. L'ouvrière possède 4500 facettes par œil; la reine, pour qui la vision est de peu d'utilité n'en a que 3500. Quant au mâle, il est primordial qu'il soit capable de repérer une reine à grande distance, s'il veut être le premier à la féconder: ses yeux ont 7500 facettes chacun. Chaque ommatidie se présente et fonctionne comme un récepteur visuel indépendant qui capte la partie du champ visuel situé juste devant lui, mais aucune image ne s'y forme: celle-ci est recomposée à partir des informations transmises par l'ensemble des facettes. Un objet situé dans le champ visuel de l'œil de l'abeille émet des rayons dans toutes les directions, intéresse l'œil dans sa globalité, mais seul le rayon dirigé exactement dans l'axe du rabdomère ou bâtonnet rétinien sera enregistré. Chaque ommatidie se compose :+ d'une lentille frontale recouverte de chitine, comme la cuirasse qui protège le corps de l'insecte (ce revêtement correspond à la cornée de notre œil); + d'un cône cristallin transparent qui réfracte la lumière; + d'un récepteur photographique (cellules réceptrices de lumière appelées aussi cellules rétinales) ; Les photorécepteurs sont rangés en rayons, comme les tranches d'une orange; + de cellules pigmentées qui séparent les ommatidies les unes des autres comme le ferait un doigt de gant. Les cellules pigmentées travaillent pour que seuls les rayons lumineux parallèles à l'axe de l'ommatidie atteignent les photorécepteurs du bâtonnet rétinien ( le rabdomère) et déclenchent l'impulsion nerveuse. Les rayons lumineux obliques sont absorbés par la paroi noire des cellules pigmentées; des cellules réceptrices sensibles à la couleur. Le système de vision de l'abeille est trichromatique et ressemble en beaucoup de points à celui de l'homme (voir plus loin).


Une myope...Chaque ommatidie ne saisit qu'un point lumineux de l'image entière. Le rassemblement de tous ces points de lumière construit une photo granuleuse, en canevas, comme la trame des journaux ou les pixels de votre écran. La capacité de déchiffrage de l'œil de l'abeille est plus faible que celle de la plupart des vertébrés. Il a été mesuré que l'abeille ne décrypte que le 60eme de ce que voit l'œil humain. Cela signifie que deux obstacles distincts, que l'homme peut distinguer séparément à une distance de 18 m ne seraient vu distinctement par l'abeille qu'à partir de 30 cm. Plus l'objet est loin, moins de facettes voient l'objet et plus difficilement il est déchiffrable. La complexité de l'œil interdit toute possibilité de précision. Quand un objet se déplace dans le champ de vision, les ommatidies sont actionnées ou éteintes à tour de rôle. Il résulte de cet effet de compilation que les insectes peuvent bien mieux estimer si un objet est en mouvement ou s'il est immobile, et réagir en conséquence. Par exemple, on a constaté que les butineuses visitent avec plus d'empressement les fleurs ballottées par le vent que celles qui sont immobiles. Le décryptage de l'image (qui bouge) est plus efficace avec un oeil d'abeille qu'avec l'œil humain, car l'œil complexe procure de loin une plus grande rapidité d'analyse, une fréquence plus élevée de vision séquentielle. L'abeille a une vision trichromatique (3 couleurs).


Chaque ommatidie contient neuf cellules réceptrices : quatre sont sensibles au vert, deux au bleu et deux à l'ultraviolet que l'homme ne perçoit pas. Par contre l'abeille n'est pas sensible au rouge. Ces huit cellules fournissent à l'abeille une image colorée de son environnement dont le rouge est absent, mais sensible à l'ultraviolet. La 9e cellule est sensible à la lumière polarisée mais ne participe pas à la reconnaissance des formes. Les fleurs qui nous paraissent uniformément colorées sont bien différentes vues par l'abeille. Les ultraviolets font apparaître des lignes qui convergent des pétales vers le cœur de la fleur la où se trouve le nectar. Elle est incapable de les faire pivoter pour diriger son regard vers un objet qui l'intéresse.Les ocelles (sortes de yeux situés sur le dessus de sa tête) distinguent la lumière et l'obscur et rendent ainsi, l'animal capable de situer l'emplacement et le mouvement d'un objet. Pour voir de près, l'abeille utilise ses trois yeux simples (ocelles) placés sur le sommet de sa tête.Elles ne donnent aucune image, mais permettent à l'insecte volant de stabiliser sa ligne de vol par rapport à l'horizon (localisation de la ligne sensiblement horizontale séparant le ciel clair de la terre). On peut dire que le corps en vol est bien stabilisé, quand les deux ocelles supérieures sont bien éclairées et que l'ocelle inférieure qui est dirigée sur l'horizon absorbe moins de lumière. Dans la ruche, les ocelles permettent à l'abeille à s'orienter vers la sortie.
Ses antennes percées de trous minuscules, lui servent de "nez".

Les abeilles sont très sensibles aux odeu rs, elles peuvent repérer des sources de nectar lointaines et communiquer entre elles par sécrétions "odorantes".


Sa bouche comprend deux mandibules puissants qui servent à couper, pincer, raboter, façonner les écailles de cire, pétrir la propolis, construire les parois des cellules...


L'abeille possède une trompe dotée d'une langue coulissante qui lui permet de pomper au plus profond des fleurs. Il s'agit d'un organe composé qui se forme chaque fois que l'abeille a besoin de puiser le nectar.


La trompe résulte de la réunion des palpes labiaux et des galéas maxillaires qui constituent ainsi une sorte de tube dans lequel coulisse la langue protractile et dont le fonctionnement s'assimile à celui d'une véritable pompe d'aspiration.


La longueur de la langue varie en fonction des races, légèrement plus courte chez les faux-bourdons (longueur entre 5,5 mm et 7 mm). Elle est indispensable aussi bien pour aspirer le nectar que pour fabriquer le miel et la cire. A l'intérieur de la tête, on trouve également les organes vitaux essentiels comme par exemple les glandes avec lesquelles la reine secrète la "phéromone", substance qui garde la famille unie et incite les ouvrières à produire lagelée royale.


Ses six pattes sont également un outil de travail très perfectionné : les pattes antérieures, munies de petites ventouses lui permettent de saisir le pollen, de s'accrocher à tout support, de nettoyer ses antennes. Les pattes postérieures poilues et creusées comme des cuillers, sont dotées de sacs à pollen, où elle charge et amasse son précieux butin, ainsi que de crochets qui lui permettent de se pendre les unes aux autres pour former un essaim ou une chaîne cirière.


L'abdomen contient le jabot, sorte de réservoir où l'abeille accumule le nectar, le miel, le miellat, l'eau, qu'elle peut ensuite rejeter au fur et à mesure de ses besoins.


Ses deux paires d'ailes membraneuses offrent une moindre résistance à l'air, lui permettent de voler dans tous les sens, en avant, en arrière et sur le côté, d'être de puissants ventilateurs et de produire des sons particuliers servant de moyen de communication.


L'abeille, comme la guêpe, possède un dard, mais elle, elle ne pique qu'une seule fois, en cas d'urgence, pour défendre son territoire et ses réserves : son aiguillon barbelé planté ne peut se retirer et arrache une partie de son abdomen et elle meurt rapidement.

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