Saturday, May 31, 2008

Abeilles : les taches...



Une ouvrière est elle polyvalente ? : oui !

Dans une colonie d’abeilles, toutes les ouvrières sont semblables et pourtant diffèrent entre elles par les tâches qu’elles accomplissent. Un ensemble de mécanismes de communication permet à la colonie de fonctionner de manière très efficace et bien plus que s’il s’agissait d’un agrégat d’individus identiques.

La répartition du boulot :
La vie de l’abeille ouvrière adulte comprend plusieurs périodes auxquelles correspondent des changements particuliers de certains organes. Elle vient au monde complètement formée mais physiologiquement immature. Son évolution, à laquelle est liée sa longévité, est influencée par les conditions de vie et l’état de la colonie.
La répartition temporelle du travail s’effectue en fonction de l’âge de l’abeille et ainsi elle effectue toute une série de travaux au cours de sa vie. La nature du travail permet de reconnaître 4 séries d’activité qui se succèdent partiellement dans le temps. Ces séries sont caractérisées par un ensemble spécifique d’activités elles mêmes cantonnées dans des endroits bien précis dans la ruche. A ces changements d’activités succèdent des modifications des sécrétions glandulaires.


Voici la répartition des activités d’une abeille en fonction de son âge :
Du 1er au 2ème jour qui suit sa naissance l’abeille bébé se livre au nettoyage des cellules. Du 2ème au 11ème jours l’abeille travaille prés du couvain, elle nourrie les larves et prend grand soin du couvain. Elle est peu agressive, elle pouponne. Elle ne connait rien de l'agressivité du monde qui l'entoure, l'innocence... Ensuite, dans cette période, elle prends soin de sa
reine en la nourrissant et en la léchant longuement (et s'imprègne de son odeur) puis elle devient cirière car ses glandes cirières se sont développées, elle construit alors les rayons dans la ruche. Si le temps est très chaud elle devient bien volontiers ventileuse pour rafraîchir sa ruche et éviter la fonte des rayons.
Du 11ème au 20ème jour elle travaille à la périphérie du nid à couvain, elle continue à construire les rayons et assure principalement la réception du nectar à l’entrée de la ruche et le stockage du pollen : c’est une magasinière. Elle a construit les rayons donc elle sait parfaitement où se situent les emplacements vides capables de recevoir le nectar apporté par ses copines butineuses. Elles est aussi nettoyeuse et évacue les déchets vers l’extérieur. Elle se charge aussi de polir l'intérieur des alvéoles. S’il le faut cette fée du logis devient gardienne pour chasser les intrus et n’hésite pas à se servir de son aiguillon.
Au-delà du 20ème jour l’abeille devient une butineuse et récolte nectar, pollen et autres résines. Les butineuses ont en charge l'approvisionnement de la ruche. Chaque matin, l'abeille va butiner dans les champs de
fleurs où elle a travaillé les jours passés ou part, sur les conseils d'autres abeilles, à la découverte de nouvelles plantes. Une fois posée sur une fleur, l'abeille en écarte les pétales, plonge sa tête à l'intérieur, allonge sa trompe et aspire le nectar qu'elle met dans son jabot. Elle sait s'orienter en fonction de la position du soleil dans le ciel (de part sa vision dans l'ultraviolet) et communique avec ses congénères par odeurs à l'aide de ses antennes. Exténuée, elle rentre à la ruche, dépose son chargement dans la bouche d'autres ouvrières magasinières. Le travail est harassant, surprenant même, car c'est un peu comme si nous, homo sapiens, étions à l'échelle de l'abeille, capable d'aller débusquer une glace à la vanille située sur l'Ile de la Réunion...


. Il y a chez cette travailleuse infatigable (qui d’ailleurs ne dort jamais) une grande flexibilité, selon les besoins de la colonie une ouvrière peut accomplir une besogne différente, de même elle n’accomplit pas forcement toutes les taches en rapport avec son âge. La colonie bénéficie de grandes capacités d’adaptation face à des conditions extérieures ou à des besoins nouveaux. Ainsi des butineuses peuvent redevenir nourrices et cirières si de jeunes abeilles viennent à manquer pour élever le couvain. Un important apport de nectar ou de pollen lance à l’extérieur davantage de butineuses. Dans les butineuses, des groupes spécialisés dans l’exploitation d’espèces mellifères différentes peuvent rapidement apparaître en cas de besoin. Ainsi pendant les fortes chaleurs on observe des butineuses porteuses d’eau ou véritables abeilles citernes capables de transporter de grandes quantités d’eau, pour rafraîchir l’intérieur de la ruche.

On distingues deux générations d’ouvrières de longévité différente et qui pourtant ne présentent aucune différence morphologique: les abeilles d’été et les abeilles d’hiver.
Les premières ont une durée de vie de l’ordre de 5 à 6 semaines, disons de 60 à 70 jours. Elles meurent d’épuisement à la tâche. En effet une abeille, en été, est capable de parcourir une centaine de kilomètres dans la journée. Ce sont elles qui récoltent le nectar qui deviendra le miel et que l'apiculteur récoltera dans les cadres de la hausse (grenier à miel installé au-dessus de la ruche).
Les abeilles d’hiver naissent vers l’automne à un moment où le couvain est réduit et ainsi les larves sont mieux nourries. Elle à d’autant plus de chance de vivre longtemps qu’elle naît tard dans la saison. Ces abeilles vivent 6 à 8 mois. Pour l’abeille, l’hiver débute fin octobre pour se terminer début mars. Son activité est réduite et les sortie rares. Elle hiverne (mais n'hiberne pas). Des journées favorables, où la température dépasse les 11 degrés, permettent aux abeilles de sortir de la ruche et de réaliser un vol de propreté (défécation). La colonie vit sur ses réserves accumulées pendant la bonne saison (c'est pour celà que l'abeille est autant travailleuse et accapareuse), le poids des ruches diminue d’un kilo par mois. Après le solstice d’hiver la ponte de la reine reprend, les mortalités sont faibles. Quelques unes se risquent à aller chercher un peu de pollen sur les premières fleurs de noisetiers lorsque la température s’approche des 10 degrés. Nous sommes déjà au mois de février ou même en janvier
...

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